En tant que référence incontournable de la culture populaire japonaise, Hayao Miyazaki a fait couler énormément d'encre, en particulier en Occident depuis la fin des années 1990. Sur Kanpai, j'aborde régulièrement l'auteur et, vue la fascination que j'ai pour l'ensemble de son œuvre, j'essaye à la fois de vous faire découvrir ses travaux plus méconnus et d'analyser la partie émergée de son iceberg : les onze films d'animation qu'il aura réalisés au cours de sa carrière.

Malheureusement, on trouve souvent des imprécisions ou des zones d'ombre sur la vie personnelle et professionnelle de Miyazaki, c'est pourquoi j'ai décidé de vous livrer une biographie précise et complète de l'artiste. Cela offre également des clés de lecture intéressantes pour mieux comprendre ses œuvres.

En japonais, Hayao Miyazaki s’écrit 宮崎駿.
La carrière chez Ghibli

Au sein du Studio Ghibli, Hayao Miyazaki est beaucoup plus libre de ses projets et de ses choix, lui permettant de se consacrer aux longs-métrages d’animation originaux.

Le premier à paraître est Le Château dans le Ciel en août 1986, qui attire près de huit cent mille spectateurs.

Miyazaki produit en 1987 le documentaire en prises de vues réelles Yanakawa Horiwari Monogatari, réalisé par Isao Takahata.

En avril 1988, Mon Voisin Totoro sort en séance commune avec Le Tombeau des Lucioles de Takahata. Bien que refusé au départ par les producteurs, le succès (huit cent mille spectateurs) et surtout l’impact de Totoro auprès du public dépassera toutes les attentes.

L’été suivant sort Kiki la Petite Sorcière, qui réalise la meilleure performance cinéma de l’année, avec plus de deux millions et demie d’entrées. À partir de Kiki, Toshio Suzuki rejoint ses deux amis en devenant producteur au sein du studio.

En 1990 Miyazaki produit Souvenirs Goutte à Goutte, réalisé par Isao Takahata, qui sort en juillet 1991. Cette même année, il dessine les plans de construction des nouveaux bâtiments que le Studio Ghibli va se faire construire.

Porco Rosso arrive ensuite en juillet 1992, dépassant les trois millions de tickets vendus et réalise lui aussi la meilleure performance cinéma de l’année, devant Hook et La Belle et la Bête de Disney.

Le père de Miyazaki décède l’année suivante.

Le réalisateur participe à la production de Pompoko pour Isao Takahata, qui sort à l’été 1994, ainsi qu’à celle de Si tu Tends l’Oreille de Yoshifumi Kondo, pour lequel il écrit le script et dessine les storyboards.

En mars 1994, Miyazaki achève le manga Nausicaä avec son cinquante-neuvième chapitre en douze ans, et démarre la production de La Légende d’Ashitaka, qui deviendra Princesse Mononoké. Il se retire plusieurs semaines sur la petite île de Yakushima, au sud du Japon, où il mûrit l’environnement naturel du film.

Il travaille également sur le scénario du clip musical On Your Mark (1995) du groupe Chage & Aska, dont la réalisation est confiée à de jeunes animateurs du Studio Ghibli.

En juillet 1997 sort finalement Princesse Mononoké qui rencontre un succès immense, avec plus de quatorze millions de spectateurs. Il devient le film le plus vu au Japon jusqu’alors, obtient de nombreuses récompenses et propulse son réalisateur sur la scène internationale. C’est son premier film dont la conception utilise l’animation assistée par ordinateur.

Toutefois, fatigué par une longue production et se sentant moins vif sur le plan physique, Hayao Miyazaki quitte le Studio Ghibli six mois plus tard pour fonder Butaya, un studio plus intime mais situé géographiquement à quelques mètres seulement. Le décès soudain de Yoshifumi Kondo, qui devait lui succéder, conduit Miyazaki à réintégrer le Studio Ghibli en janvier 1999.

Le Voyage de Chihiro débarque en salles au cours de l’été 2001 tel un ouragan. Il totalise près de vingt-cinq millions d’entrées, soit le plus grand nombre de spectateurs de cinéma dans l’histoire du Japon, record qu’il détient encore à ce jour. Son succès critique et public retentit dans le monde entier, en témoignent les nombreuses récompenses reçues, parmi lesquelles l’Ours d’or du meilleur film à Berlin en 2002 ou encore l’Oscar du meilleur film d’animation en 2003.

En 2001 est également inauguré le Musée Ghibli à Mitaka, près de Tokyo, pour lequel Miyazaki réalisera plusieurs courts-métrages.

Il est invité en mars 2002 à participer aux Academy Awards à Hollywood (les Oscars) mais refuse, en signe de protestation contre l’invasion américaine en Irak.

En 2003, Miyazaki produit pour Hiroyuki Morita Le Royaume des Chats, suite de Si tu Tends l’Oreille.

Son prochain film en tant que réalisateur, Le Château Ambulant, arrive en salles en novembre 2004 et réunit quinze millions de spectateurs. Cependant, des critiques se font entendre sur la complexité de l’histoire, liée à un début de production compliqué.

L’année suivante, Hayao Miyazaki est décoré d’un Lion d’or à la Mostra de Venise pour l’ensemble de sa carrière.

Il loue ensuite une maison pendant deux mois en haut d’une colline du village de Tomo no Ura, dans la mer intérieure de Seto au large de l’île de Shikoku. La production de Ponyo sur la Falaise débute en octobre 2006 et le film sort en juillet 2008. Il réalise près de treize millions d’entrées.

Début 2009, son court manga Kaze Tachinu est publié dans le magazine Model Graphix et servira de base à la construction du film éponyme.

En 2010 et 2011, il participe respectivement aux scénarios d’Arrietty (Hiromasa Yonebayashi) et La Colline aux Coquelicots (Goro Miyazaki).

À la fin de l’été 2011, Miyazaki se rend avec Suzuki à Rikuzentakata, ville fortement touchée par le tsunami du 11 mars, pour projeter La Colline aux Coquelicots et aider moralement les enfants de la région.

Le Vent se Lève sort en juillet 2013 et attire près de huit millions de spectateurs. Quelques semaines après sa sortie, à près de 73 ans, Miyazaki organise une conférence de presse pour annoncer qu’il prend sa retraite en tant que réalisateur de longs-métrages (et non une retraite définitive globale, comme on peut le lire trop souvent
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